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Blog/2010

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Visites du Jour de l’An

 »     On doit une visite de Jour de l’An non seulement à ses amis, mais à ses connaissances éloignées, à ses supérieurs, aux personnes avec lesquelles on n’a que des rapports de service et d’affaires. S’abstenir de cette visite indiquerait un manque de savoir-vivre ou l’intention de suspendre toutes relations ultérieures.

Pour les visites officielles qui se font « en corps » il n’y a point d’indications spéciales à donner : un protocole particulier à chaque administration en règle les détails et l’usage les perpétue. Le jour et l’heure de la réception sont quelquefois fixés par le supérieur qui veut éviter l’encombrement de son antichambre ; mais c’est là une exception ; en général, on reçoit ses subordonnés le matin même du 1er janvier, celui d’entre eux qui est le plus ancien ou le plus élevé en grade prononce quelques phrases exprimant les vœux de bonheur, au nom de tous.

Pour les visites officielles, qui se font séparément, il n’y a pas de formule spéciale à employer ; la démarche suffit pour que le devoir de politesse soit rempli. Ainsi un jeune instituteur, allant chez le maire de sa commune au 1er janvier, aura satisfait à toutes ses obligations sans qu’il soit nécessaire de présenter le moindre vœu de bonne année. Mais s’il a été reçu dans la famille du maire, ou s’il a été l’objet de quelques marques particulières d’intérêt et de bienveillance, il devra formuler des souhaits de bonheur.

En dehors des visites officielles faites aux supérieurs, aux bienfaiteurs, on ne fait que des visites de parenté ou d’intime amitié le jour du 1er janvier ; pour les autres, on a toute la semaine, et même tout le mois.

Entre les membres d’une administration, il est des usages établis ; le plus répandu et le plus rationnel est le suivant : tous les messieurs se rendent chez les femmes de leurs collègues, le 1er, le 2 ou le 3 janvier, en commençant, bien entendu, par celles de leurs supérieurs ; ils ont parfois une quarantaine de visites à faire dans ces trois jours ; mais elles sont courtes et les libèrent pour le reste de l’année.

Dans le courant du mois, les femmes de ces fonctionnaires se rendent visite entre elles à leurs jours ; dans ces visites, pas plus que dans celles de leurs maris, il n’y aura d’échange de vœux de bonne année.

Dans les relations mondaines ordinaires, y a-t-il lieu de faire une visite spéciale de nouvel an ? La question se pose fréquemment ; d’aucuns nient cette nécessité et blâment fort l’habitude surannée de ces tournées de visites faites à époques réglées, qui n’entretiennent ni des rapports affectueux ni le plaisir d’un commerce agréable. il est certain que la vanité puérile d’avoir beaucoup de monde à ses réceptions à poussé parfois bien des femmes à multiplier les visites de jour de l’an pour attirer, en retour, toutes les personnes qui avaient oublié le chemin de leur demeure.

Pourtant la coutume, en elle-même, rend de réels services ; tous ceux qu’on a négligés dans le courant de l’année, ceux-là mêmes qu’on avait oubliés ne peuvent être froissés d’un long silence, si l’on s’empresse, au jour de l’an, de venir leur présenter ses hommages ou leur renouveler d’affectueuses protestations.

Toutes les personnes occupées excusent volontiers les retards, les abstentions, elles ne se formalisent pas aisément. Il leur suffit d’une aimable visite en Janvier, pour qu’elles se considèrent comme faisant partie de vos connaissances, vous rencontrent avec plaisir. Mais lorsqu’une vie de travail ne peut vous excuser, l’unique visite du nouvel an est insuffisante, il faut au moins apparaître trois ou quatre fois dans l’année chez la personne avec qui vous voulez demeurer en relations.

Les visites du jour de l’an durent 10 à 15 minutes. »

Liselotte, « le Guide des convenances. Nouvelle encyclopédie populaire des usages mondains », P. Orsoni éditeur, 1915.

Perdre du temps, conseille quelque voix

« (…)

Une sécurité nommée la paix des champs, à l’encontre des dissipations ou verbiages, amasse, de silence, assez pour faire transparaître en ce qu’il s’agit de ne pas dire, la grandeur.

Perdre du temps, conseille quelque voix – pas de remords ou, pire, le dégoût sitôt que face à face avec du loisir, comme dans l’appartement : ici intervient l’illusion spacieuse. Les regards se satisfont à mi-hauteur de futaies et, mainte journée enfonce à l’étang, légendaire de trésor.

Comme il suffit de s’en aller, à une heure et demie, seulement que l’obsession qui continue, par le vacarme du train, finisse, près : et accourt, avec une épaisseur, ou la parité de végétations ultérieures, tel bois. Aspect, volontiers, d’environs, les blés, sur une grande étendue, célèbrent par leur assurance lumineuse le centre de population, en qui veille la cité. Toute fuite plus avant, revient en tant que fleuve.

(…) »

Stéphane Mallarmé, « Bucolique », in Divagations, 1897.

… Mais aussi

« là je m’apparais tout différent, épris de la seule navigation fluviale. J’honore la rivière qui laisse s’engouffrer dans son eau des journées entières sans qu’on ait l’impression de les avoir perdues, ni une ombre de remords. »

(S. Mallarmé dans sa lettre à Verlaine, qu’on peut lire ici : http://www.cynthia3000.info/fagus/2010/11/la-mort-de-mallarme/)

Sculptures de la maison des têtes, Colmar (Album)

Façade de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.).
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)
Une sculpture de la maison des têtes (Colmar, XVIIe s.)

(Photos prises à Colmar en décembre 2006)

► Une illustration de Paul Richer

Paul Richer, « Lignes d’implantation et de direction des poils à la surface du corps (d’après Beaunis et bouchard) »

In « Nouvelle anatomie artistique du corps humain, Vol. 2 – Morphologie, La femme », Plon-Nourrit, 1920 – accessible sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5533512w

(illustration croisée, parmi d’autres œuvres de Richer, dans « Figures du corps, une leçon d’anatomie à l’école des Beaux-arts », sous la direction de Philippe Comar, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2008).

6 conditions – au moins

« Le poète cherche un mot qui soit :
féminin
de deux syllabes
contenant p ou f
terminé par une muette
et synonyme de brisure, désagrégation
et pas savant, pas rare –
6 conditions – au moins.
Syntaxe, musique, règle des vers, sens, et tact ! »

Paul Valéry, « poésie », in Ego scriptor et petits poèmes abstraits, Poésie Gallimard, p. 76

dans l’acte lui-même

« Il lui apparut que c’était seulement lorsqu’il avait commencé à être capable de formuler ses idées qu’il avait fait le pas décisif. Les conséquences d’un acte sont incluses dans l’acte lui-même. Il écrivit :
Le crime de penser n’entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort.
Maintenant qu’il s’était reconnu comme mort, il devenait important de rester vivant aussi longtemps que possible. »

G. Orwell, 1984

Vous doutez, Honorine ?

« Croyez-vous en Dieu, Honorine, autant que si vous étiez jeune ?

– Autant, dit-elle, mais je l’aime moins.

– Ah ! qu’est-ce que vous lui reprochez ?

– Deux injustices que je ne m’explique pas. Je lui pardonne le reste, mais d’abord pourquoi permet-il que le mauvais temps abîme les récoltes ? Pourquoi nous ôte-t-il le lendemain ce qu’il nous a donné la veille ? Il vient de me reprendre les cerises de mon jardin. Il me les a grillées avec son soleil. Puisqu’il est le bon Dieu, pourquoi s’amuse-t-il à nous jouer des farces ?

– Peut-être qu’il n’existe pas ?

– Ma foi, on le dirait.

– Vous doutez, Honorine ?

– Je ne doute pas, je regrette mes cerises. »

J. Renard, « Honorine », in « Le Vigneron dans sa vigne ».

14

1974 Aix-en-Provence > 1977 Lambesc > 1984 Cabriès > 1992 Versailles > 1993 Rouen rue Ste Croix des P. > 1995 Rouen rue D. Blanche > 1996 Rouen rue St. Nicolas > 1998 Paris rue Polonceau > 1999 Paris rue Ernestine > 2000 Grand Baie > 2001 Maisons-Alfort > 2003 Rouen rue de Buffon > 2006 Châlons-en-Champagne av. Sarrail > 2008 Châlons-en-Champagne bd. H. Faure > 2010 Saint Memmie. 35 ans, 14 déménagements.

Vaporisme

Musique : Ben, Céline et Grégory
Paroles : Léo d’Arkaï
Voix : Céline et Grégory
Guitare, basse, percussions, flûte, ambiance : Ben

VAPORISME (Léo d’Arkaï)

Je suis tout imprégné d’un arôme subtil !
Il grise mon cerveau d’une odorante ivresse…
Ma chambre est une fleur : il en est le pistil
Qui se darde sur moi, me tâte et me caresse.

Je suis tout imprégné d’un arôme subtil !
Vague et voluptueux — je sens qu’il m’enveloppe :
Pourtant… aucun flacon n’est ouvert… D’où vient-il ?
De Jenna grande-dame ou de Jenna-salope ?

Je suis tout imprégné d’un arôme subtil !
Je vous reconnais : forte odeur de ma maîtresse
Et souffle délicat que je hume en Avril :
C’est vous ! Dans le zéphir c’est l’odeur de sa tresse.

La chère pense à moi : — Dieu parfumeur subtil
Lui fait dénouer ses cheveux — La brise passe
Et s’envole vers moi. : — Par cet étrange fil
Nos pensers sont unis au travers de l’espace.